A la recherche de Mr. Goodbar

A la recherche de M GoodbarJeune femme bien élevée, issue d’un milieu catholique, éducatrice dans une école pour enfants sourds, Theresa fréquente, la nuit tombée, les « single bars » des quartiers louches — ces bars pour célibataires où les rencontres sont faciles. Vertu le jour, débauche la nuit : telle est sa vie jusqu’à la rencontre de Tony (Richard Gere), un jeune voyou qui s’incruste, et la fait chanter… Ceci n’est pas une nouvelle version de « Dr Jekyll et Mr Hyde »! Rien de manichéen dans ce portrait d’une fille d’aujourd’hui, juste un peu paumée et sévèrement handicapée par une éducation rigide. Diane Keaton, maîtrisant son rôle avec une générosité rayonnante, nous le fait comprendre le temps et l’énergie que Theresa consacre à ses élèves handicapés, elle les sacrifie avec autant de bonne volonté à sa recherche de « Mr Goodbar », de l’oiseau rare, pas seulement la bonne affaire sexuelle. Elle se donne sans arrière-pensée, en quoi elle est sympathique. On regrette seulement que le film de Brooks reste aussi moralisateur et lourdement psychanalytique, d’autant plus que le dénouement prend une allure de péroraison puritaine — c’est dommage !

La route des Indes

Metteur en scène de « Lawrence d’Arabie » et de « Docteur Jivago », l’Anglais David Lean, qui n’avait pas tourné depuis quinze ans, évoque ici l’Inde coloniale des années 20. Une jeune Anglaise (Judy Davis) débarque à Chandra pore pour rendre visite à son fiancé, jeune magistrat rigide, en compagnie de la mère de celui- ci (la savoureuse Peggy Ashcroft, Oscar du second rôle). Un Indien, le docteur Aziz, les invite à un pique-nique malgré la réprobation générale. Que se passe-t-il au cours de cette promenade dans la montagne ? Toujours est-il que la jeune fille s’enfuit en accusant le médecin d’avoir tenté de la violer. Le procès qui va s’ensuivre, exploité par les mouvements nationalistes, va exacerber les sentiments anti-anglais de la population. Bref, cette énigme policière et psychologique d’une pesante ambiguïté se déroule dans le climat explosif d’un régime colonial finissant qui donne une résonnance impressionnante à cette nouvelle fresque de David Lean — remarquablement interprétée par la si anglaise Judy Davis et le surprenant acteur indien Victor Banerjee, sans oublier Sir Alec Guinness en gourou !

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