Le fantôme, ma femme et moi

Inédite en salles, cette comédie fantastique italienne (le titre original est «La casa stregata») est une très agréable surprise. Pourtant, à la base, on avait de quoi être inquiet. Renato Pozzetto est, de l’autre côté des Alpes, le grand comique national. Une sorte de Coluche qui aurait perdu sa verve iconoclaste. Pozzetto, c’est le genre grassouillet, sérieux comme un pape. Tout dans le masque. En France, on l’a peu vu, principalement dans «Je suis photogénique» de Dino Risi. Quant à sa partenaire, la blonde et fort aguichante Gloria Guida, ses principales références pour le public français sont des comédies légèrement érotiques style «La lycéenne est dans les vaps». Le prétexte du film est simple : un employé de banque et sa jeune épouse s’installent dans une somptueuse demeure habitée par un fantôme qui les empêche de… consommer leur mariage. Bruno Corbucci construit un divertissement solide où les gags sont soutenus par des effets spéciaux très séduisants. Le fantôme farceur à une sacrée façon de faire tout, voler quand il joue du violoncelle, de vider la piscine quand on y plonge ou de faire exploser les voitures. Alors que le jeune couple, malgré la présence de belle maman, n’a qu’une idée fixe «fasciamo l’amore», le fantôme invente tous les tours possibles pour arriver à ses fins. Corbucci fait dans le cinéma populaire. Il n’en a pas honte. Son film sait exploiter les situations comiques sans s’y attarder. L’ensemble est rythmé, solide et quelquefois même caractéristique à l’égard du climat de violence de l’Italie contemporaine : la banque où travaille Pozzetto n’arrête pas d’être attaquée… Ce qui finit par créer une complicité entre employés et malfaiteurs.

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