Romances et confidences

Vincenzina (Ornella Muti) est arrivée depuis peu de temps à Milan avec toute sa famille et toute sa naïveté de jeune provinciale. Est-ce l’air de la ville qui la met dans tous ses états, mais elle prend soudain conscience de sa condition d’épouse aliénée! Elle choisit alors d’assumer seule sa vie de femme, d’ouvrière et de mère. Son époux, Giulio (Tognazzi), un pauvre bougre, tente de se montrer à la hauteur des circonstances.Romances et confidences Jouant vainement le mari aux idées larges, il prend lui aussi conscience du gâchis de son existence. Le bilan qu’il fait est sans joie. Il n’a su en fait protéger que sa bande de copains, des sortes de «vitelloni» du prolétariat. «Romances et confidences» est, comme son titre original («Romanzo popolare») l’indique, une romance populaire qui raconte l’histoire d’amour banale de gens du peuple et dont le récit s’articule autour des effets et du style des romans-photos, très pris en Italie, et que l’on appelle les «fumetti». Mais Monicelli ne se contente pas de ce degré zéro de la littérature de gare; il lui donne une autre dimension et loin d’être misérabiliste, son film: tourne très vite à la satire sociale. Celle de la politique menée à l’époque (en 1974) par la démocratie chrétienne. A ce niveau, la jalousie, l’adultère et le cocufiage ont aussi une dimension politique. Encore une fois, le miracle longtemps entretenu par le cinéma italien se renouvelle. Monicelli réussit mieux que quiconque à faire passer les idées les moins frivoles à travers un propos plutôt rieur. Il parvient tout à la fois à nous émouvoir et nous faire rire avec des personnages du commun. Ses acteurs, tous excellents, le lui rendent bien comme on aimerait que toutes les mères de famille ressemblent à Ornella Muti !

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