Noces de sang

A la base, il y a la pièce de Federico Garcia Lorca, « Noces de sang ». Lors d’un mariage andalou, Leonardo, homme marié, s’enfuit avec celle qui va en épouser un autre. Le fiancé les poursuit et les rattrape. Sous les yeux de la jeune femme, les deux hommes se livrent à un duel à mort et se plantent mutuellement leur couteau, leur «navaja», en plein cœur. Juste avant qu’ils rendent leur dernier soupir, la jeune mariée embrasse les deux hommes. De la pièce à été tiré un ballet : une chorégraphie signée Antonio Gades, dansée par Gades et sa troupe. Une œuvre à la fois très moderne et très ancrée dans la tradition folklorique espagnole. Enfin le ballet a été mis en film par Carlos Saura. A des lieues de son habituel cinéma fantasmatique («Cria cuervos», «La cousine Angélique», «Maman a cent ans», etc.), mais avec une modestie très documentaire, Saura construit son «Noces de sang» en deux parties.Noces de sang D’abord la répétition qui permet de se familiariser avec les personnages et montre l’extraordinaire travail d’Antonio Gades et de ses danseurs. Puis, dans un second temps, le ballet lui même que Carlos Saura ne se contente pas de filmer, mais auquel il participe avec toute la sensualité et la mobilité de sa caméra. Le résultat de cette triple rencontre est un grand moment de cinéma, de danse, de littérature espagnole (bien qu’il n’y ait pas un seul mot du texte de Lorca) et, tout simplement, d’Espagne. Sur l’écran, l’âme d’un peuple s’exprime par le mouvement, la sensualité et ses grands mythes culturels.

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