Subway

Aux derniers Césars, « Subway » a récolté toutes les nominations possibles et imaginables. Sauf le second rôle féminin.., mais il n’y en a pas dans le film. A l’arrivée, seul Christophe Lambert a vraiment été couronné, recevant ainsi un « diplôme d’amour » de la profession — et indirectement du public. « Subway » souffre d’un scénario trop ambitieux et pas assez abouti, peut-être parce que très élagué au montage final. Besson place ses personnages dans un lieu clos et laisse venir… Il sait filmer une scène mais est moins à l’aise en conteur d’histoire. « Subway » est un événement parce que le film réunit quatre « stars » et quelques tempéraments. Côté stars, il y a Adjani qui a une présence de Joconde et une beauté de Botticelli-punk qui convient plus à la couverture d’un magazine de mode qu’à un film où ça bouge et parle.

Adjani

Mais son personnage d’Héléna, chargé de susciter l’amour fou, convient parfaitement à son genre d’hiératisme séducteur. Côté stars, il y aussi Jean-Hughes Anglade, le « roller », encore très bourgeon dans ce film, mais qui explosera dans le « 37 ° 2 le matin » de Beineix qu’il a tourné l’année suivante. Côté stars, il a Fred, alias Christophe Lambert, blond, balafré et complètement fêlé. Une nouvelle fois, Lambert donne à son personnage une emphase physique et émotionnelle qui vous saisit comme un ouragan. La dernière star, c’est le métro devenu une gigantesque résidence secondaire, pour les échappés de la nuit, un palais de couloirs labyrinthiques et de portes cachées ouvrant sur d’autres univers. Il se passe toujours quelque chose dans le métro… Il y a aussi les « tempéraments », ces rôles secondaires qui donnent son atmosphère au film : Richard Bohringer, Michel Galabru, Jean-Pierre Bacri, Jean Bouise, etc. Avec tout cela, on se fiche un peu que l’intrigue ressemble à un polar-western de second ordre !

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